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luce sur ipsa


À ces mots, où vibrait un indicible orgueil,
L’Esprit des Bois sentit des pleurs mouiller son œil,
Et, comme pour jeter l’insulte à la lumière,
Il étendit son bras crispé vers la bannière
Et vers la croix versant leurs sublimes lueurs,
Puis, chancelant, le front ruisselant de sueurs,
Soudain il disparut ainsi que dans un gouffre,
Laissant derrière lui l’âcre senteur du soufre.

Formidables d’éclat, la bannière et la croix
Avaient enfin chassé le vieil Esprit des Bois,
Et la Liberté sainte, ouvrant ses ailes d’ange
Sur ce vaincu sans nom que nul pouvoir ne venge,
Dans l’infini volait, une torche à la main,
Et toutes trois ensemble éclairaient le chemin
Des aïeux qui venaient au bord d’un fleuve immense
Déposer le berceau d’une nouvelle France.