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les aspirations


Or, bien que Limoilou soit près du roc géant
Où Chateaubriand dort bercé par l’Océan,
Bien qu’il ait par son âge une majesté sainte,
L’isolement se fait autour de son enceinte.
Seul, parfois, un rêveur, qu’attire Paramé
Avec tous les trésors de son site embaumé,
Erre un instant le long de sa muraille grise.
Seul, quelque jeune peintre étranger, que l’art grise,
S’en vient, par la jachère aux arômes exquis,
Le contempler de près pour en faire un croquis,
Surpris qu’il ait été jadis la résidence
D’un marin qui donna tout un monde à la France.

Quatre siècles ont fui depuis que ce marin
S’en vint là reposer son grand front si serein
Et si souvent tourné vers le flambeau des astres.
Depuis ce temps, combien de superbes pilastres
Ont été terrassés par l’homme ou par l’éclair ?
Combien de murs se sont éparpillés dans l’air
Sous le feu de la mine ou des artilleries ?
La Bastille est tombée avec les Tuileries,