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À PHILIPPE HÉBERT


 
Ainsi que le poète, ô sculpteur inspiré,
Vous aimez errer seul au bord du flot qui tonne,
À gravir les sommets dont la hauteur étonne,
À suivre du regard le nuage doré.

De rêves, comme lui, vous êtes enivré.
Vous tenez à vos pieds le nimbe et la couronne,
Et votre main, toujours sévère, ne les donne
Qu’à ceux pour qui l’honneur est un fleuron sacré.

Votre front est brûlant d’une sublime fièvre,
Et votre ciseau met aux marbres une lèvre
Qui chante à l’avenir un immortel refrain.

Vous brillez à côté des preux de notre histoire,
Car tout l’éclat qui luit sur vos héros d’airain
Verse sur votre nom le rayon de la gloire.