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les aspirations


France que je chéris, dont le nom seul m’enivre,
M’entends-tu te parler, malgré l’éloignement ?…
Sans cesse fasciné par ton rayonnement,
Je franchirai la mer pour te porter mon livre.

J’ai voulu dans mes chants célébrer ta fierté,
Exalter les combats qui t’ont faite immortelle,
Les saints devoirs remplis par ta force ou ton zèle
À la gloire du Christ et de l’humanité.

Je n’ai pas le luth d’or de tes bardes, ô France,
Je n’ai pas leur parler si sonore et si doux ;
Je suis un peu sauvage, et te prie à genoux
De jeter sur mon livre un regard d’indulgence.

J’ai chanté comme chante, à l’ombre du saint lieu,
Le lévite naïf à la voix indécise,
Comme chante le flot, comme chante la brise,
Comme chante l’oiseau des bois tourné vers Dieu.