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le vingt-quatre juin


Ce double verbe émut la fauve solitude ;
Et dès lors commença la lutte la plus rude
Qu’ait dû subir jamais un peuple à son berceau ;
Et, pour la raconter, à cette heure choisie,
Il me faudrait le luth altier de Crémazie
Ou bien la grande voix mâle de Papineau.

III

Nul obstacle ne peut faire pâlir le zèle
De ceux qui vont créer une France nouvelle,
La croix sur la poitrine et l’épée à la main.
Aventuriers sur qui l’ombre des Croisés plane,
À travers le grand lac, le grand mont, la savane,

Ils veulent à tout prix se frayer un chemin.
Ils luttent hardiment, sans trêve et sans relâche.
Ils veulent jusqu’au bout remplir leur noble tâche,
Et rien ne les arrête, et rien ne les abat.
La barbarie en vain veut leur barrer la voie ;
Ils marchent vers le but où le ciel les envoie
Avec toute l’ardeur du prêtre et du soldat.