Page:Chapotot - L’Estomac et le Corset.djvu/62

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Jusqu’à l’apparition des travaux de M. Glénard, on considérait comme fort rare le prolapsus du rein ; quand on le trouvait, on pensait à la maladie du rein mobile. Or, néphroptose et maladie du rein mobile ne sont pas une seule et même chose ; on peut, comme le dit M. Glénard, avoir une néphroptose sans être malade, et avoir la maladie dite du rein mobile sans avoir de néphroptose. Il admet deux sortes de néphroptoses : l’une, secondaire, due à l’abaissement de la masse intestinale et à l’hypotase sous l’influence de l’amaigrissement ; l’autre, primitive, due au corset.

Bouchard l’explique par la congestion du foie, qu’il trouve toujours chez les gens à estomac dilaté. Or, c’est constamment à droite que l’on trouve l’ectopie rénale. Pourquoi ? Parce que, dit-il, c’est le foie qui le chasse de sa loge. Il admet d’ailleurs l’influence du corset : « On trouve l’ectopie du rein droit uniquement chez les dilatés dont le thorax est le siège d’une constriction habituelle à sa base, chez la femme et chez les militaires. Le corset et la ceinture empêchent le foie, lorsqu’il augmente de volume, de passer au-devant du rein. Or, si dix à quinze fois par an se produisent des poussées de congestion hépatique, on comprend facilement que le rein, refoulé peu à peu, se déplace consécutivement à l’élongation graduelle de ses attaches vasculaires. »

L’action du corset dans l’ectopie rénale est donc bien évidente et admise par tous. M. Bouveret la considère pourtant comme souvent beaucoup plus primitive que ne le veut M. Bouchard.

Il est un point sur lequel on n’a pas insisté. Si le foie pressait le rein simplement sur son pôle supérieur, tout