Page:Chapotot - L’Estomac et le Corset.djvu/88

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3oTroubles du système nerveux et de la nutrition. — Les troubles nerveux et réflexes sont très variables et se modifient beaucoup suivant les sujets. En général, les femmes sanglées par un corset, principalement quand elles ont une certaine opulence de formes, se congestionnent à la fin d’un repas, ont des alternatives de pâleur et de bouffées chaudes à la face ; elles respirent avec peine, ont des palpitations, de l’angoisse précordiale ; le moindre effort exaspère ces phénomènes, et, comme le dit Arnould[1] : « Elles attendent avec angoisse le moment où l’on quittera la position assise et où elles pourront, étant debout, rendre un peu d’espace à leur estomac à qui la dilatation en avant est absolument interdite. » (Voir Observat. VII, page 87.)

La nutrition souffre surtout au moment où s’installe le troisième degré. La rétention gastrique rend l’alimentation insuffisante ; les malades maigrissent d’autant plus que bientôt l’atonie gastro-intestinale survient qui augmente les désordres produits par la poche sous-pylorique ; les aliments s’écoulent dans le duodénum avec les plus grandes difficultés ; des fermentations acides secondaires se produisent. Si les vomissements surviennent, la dénutrition s’accentue, la malade a de l’inanition.

  1. Arnould. — Éléments d’hygiène, 2 édition, 1889.