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Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/156

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faire connoître quelques principes sur lesquels nous pouvons établir notre marche.

Je crois d’abord qu’il est convenable de se soustraire à cet usage importun, qui assujettit quelqu’un qui étudie une science au pénible emploi de rapprocher toutes les opinions avant de se décider ; en effet, les faits sont de tous les temps, ils sont immuables comme la nature dont ils sont le langage ; mais les conséquences doivent varier selon l’état des connoissances acquises : il est vrai, par exemple, pour l’éternité, que la combustion du soufre donne de l’acide sulfurique, on a pu croire pendant quelque temps que cet acide étoit contenu dans le soufre, mais nos découvertes sur la combustion des corps ont dû nous faire déduire une théorie très-différente de celle qui s’étoit présentée aux premiers Chimistes. Nous devons donc nous attacher principalement aux faits, nous ne devons même nous attacher qu’à eux, parce que l’explication qu’on leur a donné dans des temps éloignés est rarement au niveau de nos connoissances actuelles.

Les faits nombreux dont la chimie s’est successivement enrichie forment un premier embarras pour celui qui veut étudier les élémens de cette science : en effet, que sont les élémens d’une science ? L’énoncé clair, simple et succinct des vérités qui en font la base : il faut