Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/169

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On ne peut apprécier le degré de chaleur que par ses effets : et les instrumens qui ont été successivement inventés pour les calculer, et qui sont connus sous les noms de thermomètres, pyromètres, etc. ont été appliqués à déterminer rigoureusement les divers phénomènes que nous présente l’absorption du calorique dans les divers corps.

La dilatation des liqueurs ou des métaux fluides par les divers degrés de chaleur a été long-temps mesurée par les seuls thermomètres de verre ; mais cette substance très-fusible ne pouvoit évaluer que les degrés de chaleur inférieurs au degré de fusion du verre lui-même.

On a proposé successivement divers moyens pour calculer les plus hauts degrés de chaleur. M. Leidenfrost a prouvé que plus un métal étoit chaud plus les gouttes d’eau qu’on y verse dessus s’évaporent lentement ; il a proposé ce principe pour construire des pyromètres : une goutte d’eau versée dans une cuiller de fer chauffée au degré de l’eau bouillante s’évapore en une seconde, une pareille goutte versée sur du plomb fondu se dissipe en 6 à 7, et sur du fer rouge en 30. M. Ziegler, specimen de digestore papini, a trouvé qu’il falloit 89 secondes à une goutte d’eau pour s’évaporer au 520 deg. de Fahreneit et qu’une seconde suffit au 300 degré. Ce phénomène, plus intéressant pour la chimie que pour