Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Tous les corps solides peuvent passer à l’état gazeux ; et la seule différence qui existe entr’eux à cet égard, c’est que pour être portés à cet état, il leur faut une dose de calorique qui est déterminée, 1°. par l’affinité d’aggrégation qui lie les principes, les retient et s’oppose à une nouvelle combinaison ; 2°. par la pesanteur des parties constituantes, ce qui en rend la volatilisation plus ou moins difficile ; 3°. par le rapport et l’attraction plus ou moins forte entre le calorique et le corps solide.

Tous les corps, soit solides soit liquides, volatilisés par la chaleur se présentent sous deux états, celui de vapeur et celui de gaz.

Dans le premier cas, les substances perdent en peu de temps le calorique qui les a élevées, et reparoissent sous leur première forme du moment que le calorique trouve des corps plus froids avec lesquels il se combine ; mais il est rare que les corps ainsi divisés reprennent leur première consistance ; ce premier état est celui de vapeurs.

Dans le second cas, la combinaison du calorique avec la substance volatilisée est telle que la température ordinaire de l’atmosphère ne peut pas vaincre cette union ; c’est cet état qui constitue les gaz.

Lorsque la combinaison du calorique avec un corps quelconque est telle qu’il en résulte un gaz, on peut maîtriser à volonté ces substances