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Le second effet de la respiration, c’est d’établir un véritable foyer de chaleur dans le poumon, ce qui est bien opposé à l’idée précaire et ridicule de ceux qui ont regardé le poumon comme un soufflet destiné à raffraîchir le corps humain.

Deux célèbres Physiciens Hales et Boërhaave avoient observé que le sang acquéroit de la chaleur en passant par le poumon, et des Phisiologistes modernes ont évalué cette augmentation de chaleur à .

La chaleur dans chaque classe d’individus est proportionnée au volume des poumons, selon MM. de Buffon et Broussonet.

Les animaux à sang froid n’ont qu’une oreillette et un ventricule, comme l’avoit observé Aristote.

Les personnes qui respirent l’air vital pur, s’accordent à dire qu’elles ressentent une douce chaleur qui vivifie le poumon et s’étend insensiblement de la poitrine dans tous les membres.

Les faits anciens et modernes se réunissent donc à prouver qu’il existe réellement un foyer de chaleur dans le poumon, et qu’il est entretenu et alimenté par l’air de la respiration : il nous est possible d’expliquer tous ces phénomènes : en effet, dans la respiration il y a absorption d’air vital ; on peut donc considérer la respiration comme une opération par laquelle l’air vital passe continuellement de l’état gazeux à l’état concret ;