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Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/232

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le torrent de la circulation, et qui est ensuite poussé au dehors à travers les pores de la peau, d’après les expériences de M. le Comte de Milly et les observations de M. Fouquet.

L’air vital a été employé avec succès dans quelques maladies du corps humain : on connoît les observations de M. Caillens qui l’a fait respirer avec le plus grand succès à deux personnes affectées de phthisie. J’ai été moi-même témoin d’un merveilleux effet de cet air dans un cas semblable : M. de B. étoit au dernier période d’une phthisie confirmée ; foiblesse extrême, sueur, flux de ventre, tout annonçoit une mort prochaine : un de mes amis M. de P. le mit à l’usage de l’air vital, le malade le respiroit avec délectation, il le demandoit avec l’ardeur d’un nourrisson qui désire le lait de sa nourrisse, il éprouvoit dès qu’il le respiroit une chaleur bienfaisante qui se répandoit par tous ses membres ; ses forces se rétablirent à vue d’œil, et en six semaines il fut en état de fournir à de longues promenades ; ce bien être dura six mois, mais après cet intervalle il rechûta, il ne put plus avoir recours à l’usage de l’air vital parce que M. de P. étoit parti pour Paris, et il mourut. Je suis bien éloigné de penser que la respiration de l’air vital puisse être employée dans ce cas comme un spécifique ; bien plus je doute que cet air actif convienne dans ces circonstances, mais il