Aller au contenu

Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mélanges et des combinaisons ultérieures. Nous pouvons suivre pas à pas toutes les opérations de la nature, en nous conformant au plan que nous avons adopté.

Le mélange d’environ 72 parties de gaz nitrogène et de 28 oxigène forme cette masse de fluide dans laquelle nous vivons : ces deux principes sont si bien mêlés, et chacun d’eux est tellement nécessaire à l’entretien des diverses fonctions des individus qui vivent ou végètent sur ce globe, qu’on ne les a pas trouvés encore séparés et isolés.

Les proportions de ces deux gaz varient dans le mélange qui forme l’atmosphère, mais cette différence ne peut se déduire que des causes purement locales, et la proportion la plus ordinaire est celle que nous venons d’établir.

Les propriétés caractéristiques de l’air vital se trouvent modifiées par celles du gaz nitrogène, et ces modifications paroissent même nécessaires : car si nous respirions l’air vital dans son état de pureté, il useroit promptement notre vie ; et cet air vierge ne nous convient pas plus que l’eau distillée : la nature ne paroît pas nous avoir destinés à faire usage de ces principes dans leur plus grand degré de perfection.

L’air atmosphérique s’élève à plusieurs lieues par-dessus nos têtes, et remplit les souterrains les plus profonds : il est invisible, insipide,