Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/271

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L’alkali volatil s’annonce par une odeur très-violente sans être désagréable, il se réduit aisément à l’état de gaz et conserve cette forme à la température de l’atmosphère : on peut obtenir ce gaz en décomposant le muriate d’ammoniaque par la chaux vive et recevant le produit dans l’appareil au mercure.

Ce gaz alkalin tue les animaux et leur corrode la peau. L’irritation est telle que j’ai vu survenir des empoules sur tout le corps de quelques oiseaux que j’avois exposés à son atmosphère.

Ce gaz est impropre à la combustion ; mais si on y plonge doucement une bougie, la flamme s’aggrandit avant de s’éteindre, et le gaz se décompose. Il est plus léger que l’air atmosphérique : on l’a même indiqué, à raison de cette légèreté, pour remplir des ballons ; M. le Comte de Milly avoit proposé de placer un réchaud sous le ballon pour entretenir le gaz dans le plus grand degré d’expansibilité.

Les expériences de M. Priestley qui, par le moyen de l’étincelle électrique, avoit changé le gaz alkalin en gaz hydrogène ; celles de M. le Chevalier Landriani qui, en faisant passer le même gaz à travers des tubes de verre rougis, en avoit retiré beaucoup de gaz hydrogène, avoient fait soupçonner l’existence de l’hydrogène parmi les principes du gaz alkalin ; mais les expériences de M. Berthollet ont éclairci nos