Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/286

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trée des enfers, exhale une si grande quantité d’acide carbonique, que les oiseaux ne peuvent pas voler dessus impunément. Lorsque l’eau du boulidou de Perols est à sec, les oiseaux qui cherchent à se désaltérer dans les ornières sont enveloppés dans la vapeur méphitique et y périssent.

Des grenouilles plongées dans l’atmosphère de l’acide carbonique y vivent 40 à 60 minutes en suspendant la respiration.

Les insectes s’y engourdissent, après quelque temps de séjour, et reprennent leur gaîté du moment qu’on les expose à l’air libre.

Bergmann a prétendu que cet acide suffoquoit en éteignant l’irritabilité : il se fonde sur ce qu’ayant tiré le cœur d’un animal mort dans l’acide carbonique avant qu’il fût refroidi, il ne donna aucun signe d’irritabilité. M. le Chevalier Landriani a été plus loin, car il a avancé que ce gaz appliqué sur la peau éteignoit l’irritabilité, et a soutenu qu’en liant au col d’une poule une vessie pleine de ce gaz, de façon que la seule tête de l’animal fût dans l’air libre et tout le corps enveloppé dans la vessie, la poule périssoit sur le champ. M. l’Abbé Fontana a répété et varié l’expérience sur plusieurs animaux, et aucun n’en est mort.

M. le Comte Morozzo a publié des expériences faites en présence du Docteur Cigna,