Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/336

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Thouvenel, pour faire présumer l’existence de mines de sel dans notre Royaume : voici de quelle manière s’exprime ce Chimiste.

» À deux lieues de Saverne, entre le village de Huctenhausen et celui de Garbourg, dans une haute montagne dite Pensenperch, existent deux grands réservoirs d’eau salée, l’un au levant à l’origine d’une grande vallée profonde et étroite, qu’on appelle grand Limerthaal, l’autre au couchant sur la pente opposée vers Garbourg ; ils communiquent entr’eux par cinq rameaux qui se détachent du réservoir d’en haut, viennent se réunir à celui d’en bas : de ces-deux bassins de salaison partent deux grands écoulemens d’eau ; le supérieur se porte en Franche-Comté, l’inférieur en Lorraine, où ils fournissent aux salines connues. »

Les eaux iroient donc jaillir à soixante et dix lieues du réservoir.

Les mines de sel paroissent devoir leur origine au dessèchement de vastes lacs : la présence des coquilles et des madrépores, dans les mines immenses de Pologne, annonce les dépôts marins : il est d’ailleurs quelques mers où le sel est si abondant, qu’il se dépose au fond de l’eau, comme il conste d’après l’analyse de l’eau du lac Asphaltite faite par MM. Macquer et Sage.

Ce sel natif est souvent coloré ; et, comme