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Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/36

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long-temps dans la langue de cette science. Il y a un rapport si intime entre les mots et les faits, que la révolution qui s’opère dans les principes d’une science doit en entraîner une pareille dans la langue de cette même science ; et il n’est pas plus possible, de conserver une nomenclature vicieuse à une science qui s’éclaire, s’étend et se simplifie, que de polir, civiliser et instruire des hommes grossiers sans rien changer à leur langue naturelle. Chaque Chimiste qui écrivoit sur une matière, se pénétroit de l’inexactitude des mots reçus jusqu’à lui ; il se croyoit autorisé à introduire quelque changement, et on rendoit insensiblement la langue chimique plus longue, plus pénible et plus confuse : c’est ainsi que l’acide carbonique a été connu, en quelques années, sous les noms d’air fixe, d’acide aërien, d’acide méphitique, d’acide craïeux, etc. et nos neveux disputeront un jour pour savoir si ces