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L’accroissement des stalactites se faisant par les surfaces externes, leur tissu présente des couches différemment nuancées, selon que l’eau a été chargée de tel ou tel principe colorant.

Les cavités que l’on trouve fréquemment dans les montagnes calcaires sont souvent tapissées de stalactites ; et ces grottes sont un des phénomènes les plus imposans qui puissent être offerts aux yeux du Naturaliste : la grandeur de ces souterrains, l’absence du jour, la foible lueur d’une torche qui n’éclaire qu’à demi ces objets, rendent ces demeures, sombres, majestueuses et imposantes ; la multiplicité des figures, la variété des formes, leur ressemblance avec des choses connues, pénètrent d’étonnement les personnes qui les étudient. Dans le nombre infini de ces formes, il s’en trouve quelquefois de très-agréables à la vue, telles que celles des flos ferri, des choux-fleurs, des dentelles ; il s’en trouve aussi de très-singulières, telles que celles des priapolithes, des pisolites ; des oolites ; etc.

M. Longeon de Ganges a trouvé des formes, assez variées et assez bizarres, dans la grotte appellée des Demoiselles, pour en faire un assortiment vraiment étonnant.

Ces transudations, ou plutôt ces dépôts pierreux, ont fait croire à la végétation des pierres. Le célèbre Tournefort a cru avoir pris la nature sur le fait, dans les fameuses grottes d’Antiparos,