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tions des deux principes constituans varient à l’infini ; c’est ce qui établit les marnes grasses ou maigres, et les dispose à servir d’engrais à telle ou telle nature de terrain ; les marnes sont presque toujours colorées par le fer.

Elles paroissent provenir de la décomposition des mélanges naturels de craie et d’argile, et contiennent plus ou moins de silice ; mais l’analyse que j’ai faite, il y a six ans, de toutes les marnes que j’ai pu me procurer, m’a convaincu que ce n’étoit souvent qu’un mélange d’argile et de craie : j’ai également trouvé de la magnésie dans les marnes, quelquefois même jusqu’aux  ; mais, en général, on peut les regarder comme formées essentiellement par les deux terres dont nous venons de parler.

L’alumine se trouve encore mêlée avec le carbonate de chaux dans les marbres : M. Bayen l’a prouvé, dans le Journal de Physique, tom. 2 ; et j’ai confirmé la vérité de ces résultats par l’analyse de plusieurs marbres de notre Province : c’est même à ce principe que l’on doit rapporter le poli graisseux que prennent quelques-uns.

La différence bien marquée qu’on peut établir, entre les mélanges qui forment la marne et le marbre, c’est que le premier est le produit immédiat de la décomposition opérée principalement par les altérations du fer qui y eût contenu,