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sans risque de les rompre : leur flexibilité est si étonnante qu’on peut en former des tissus. Les anciens en construisoient des toiles, dans lesquelles ils brûloient les cadavres ; par ce moyen on recueilloit les cendres sans mélange de celles du bûcher.

M. Dorthes a trouvé de l’amianthe en touffes sur des pierres calcaires rejetées par la mer, sur lesquelles elle étoit fixée avec des plantes, des corallines, des gorgonia, etc.… Il croit, avec raison, que cette amianthe n’a pas pris naissance sur ces pierres, mais qu’elle y a été déposée par l’eau.

Il a trouvé encore, sur la plage, des pelotes d’amianthe de deux à trois pouces de diamètre, imitant des ægagropiles, formées par l’entrelacement des fils d’amianthe, et recouvertes d’une substance topheuse blanche de la nature de celle qui recouvre les gorgonia, et qui est l’ouvrage d’une espèce d’animalcule marin.

Les fibres de l’amianthe sont plus ou moins longues ; on m’en a donné de Corse, dont les filamens très-flexibles ont huit pouces ; celle des Pyrénées est en filets plus courts.

Bergmann a analysé une amianthe de la tarantaise, dont 100 parties lui ont donné 64 silice, 18,6 magnésie, 6,9 de chaux, 6 sulfate de barite, 3,3 alumine, 1,2 de fer.