on les délaie eau, dans l’urine, et on s’en sert pour arroser les champs, au printemps, lorsque la végétation commence à se développer. On fait encore dessécher ces matières pour les répandre sur des champs de colza.
Les Flamands mettent un tel prix à cet engrais, que les villes afferment fort cher le privilège de disposer de la vidange de leurs latrines, et qu’il y a dans chacune d’elles des courtiers assermentés, par l’entremise desquels se font les achats. Ces courtiers connaissent le degré de fermentation qui convient à chaque espèce de végétal et aux différentes époques de la végétation.
On parviendra difficilement à porter chez nous cette industrie au degré de perfection où elle est parvenue en Belgique, parce que nos fermiers n’en sentent pas toute l’importance et qu’il leur répugne d’employer cet engrais ; mais ne pourraient-ils pas ramasser avec soin toutes ces matières, les mêler avec de la chaux, des plâtras, des gravois, pour en faire disparaître l’odeur et les porter ensuite dans les champs ?