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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

rain au même degré que celles qui portent leurs graines, ont fait croire à des agriculteurs que les végétaux se nourrissaient des principes constituans de l’air et de l’eau jusqu’au moment de la fructification, et qu’alors ils prenaient presque toute leur nourriture dans le sein de la terre.

Cette opinion paraît fondée sur ce qui se passe dans la culture des prairies artificielles, qui, constamment fauchées à l’époque de la floraison pendant plusieurs années de suite, appauvrissent si peu le terrain, qu’on peut le faire produire après avoir défriché la prairie, sans employer de nouveaux engrais.

Mais ce principe n’est pas applicable à toutes les plantes : la laitue, le navet, le tabac, le pastel, l’endive, le choux, l’oignon, le petit radis, épuisent beaucoup le sol, quoiqu’on les emploie à leurs usages avant la fructification. La pomme de terre est une des plantes les plus épuisantes, et cependant elle produit peu de graines. Les plantes qu’on élève en pépinière pour les transplanter ensuite, épuisent plus ce sol natal que celui sur lequel elles terminent leur végétation.