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du dixième siècle n’étaient pas comparables à ceux du dix-huitième ; on savait que chaque art a son enfance, mais qu’aujourd’hui cette enfance est de peu de durée par rapport aux progrès des lumières. Ce qu’on avait prédit est arrivé ; et, en moins de deux ans, la fabrication s’est améliorée ; elle s’est simplifiée au point qu’elle est aujourd’hui confiée à des ouvriers, et qu’il y a peu d’opérations qui présentent des résultats plus sûrs et plus constans : aussi, les produits des fabriques de betteraves circulent-ils dans le commerce sans opposition, et le consommateur y met le même prix qu’à ceux de cannes de qualité égale.

On a dit que ce sucre était plus léger que celui de cannes, et que, par conséquent, sous le même volume, il sucrait moins : quelque faible que soit cette accusation, il m’est impossible d’y souscrire : j’emploie les mêmes formes qu’à Orléans, et chacune fournit un pain rigoureusement du même poids que dans les raffineries d’Orléans. Depuis trois ans je n’emploie pas à ma table d’autre sucre que celui de ma fabrique, et il est peu de jours où des convives, qui ne s’en doutent pas, ne me fassent compliment sur la beauté et la bonté de ce sucre.

J’ai déjà observé que le sucre raffiné à l’al-