Les vingt-cinq années qui viennent de s’écouler
formeront une époque mémorable dans les
Annales de l’industrie française. La plupart des
événemens extraordinaires qui se sont succédés
ont concouru à favoriser ses progrès.
La France, privée de ses colonies, bloquée
sur toutes ses frontières, s’est vue réduite à
ses propres forces ; et, en mettant à contribution
les lumières de ses habitans et les productions
de son sol, elle est parvenue à satisfaire
à tous ses besoins, à créer des arts qui
n’existaient nulle part, à perfectionner ceux
qui étoient connus, et à s’affranchir des pays
étrangers, pour la plupart des objets de sa
consommation. C’est ainsi que nous avons vu
successivement perfectionner le raffinage du
salpêtre, la fabrication des armes et de la
poudre, le tannage des cuirs, et la filature du
coton, de la laine et du lin ; améliorer le tis-