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reçoivent en partie l’eau des Étangs dans les fortes crues ou directement, ou par infiltration, & il s’y crée des foyers d’infection, d’autant plus dangereux que l’eau de la pluie & celle qui s’écoule des champs, en ſe mêlant avec de l’eau salée, en favoriſe la putréfaction, ſelon les expériences qu’en a faites le célèbre Gaubius, dans les Pays marécageux de la Hollande.

M. le Curé de Pérols, dont on ne ſauroit trop louer le zèle & les vues patriotiques, a fait ouvrir une communications entre ces différens fossés ; il ne s’agit plus aujourd’hui que de les combler avec les précautions convenables. On pourra jeter un lit de pierre calcaire ſur le fond, & renverſer ſimplement par-deſſus la terre des champs voiſins ; par ce moyen ſimple, & même peu coûteux, on permettra toujours l’écoulement des eaux, on s’oppoſera à l’infection qui s’en exhale, & on redonnera au Pays un dixième de terre labourable, qu’on pourra partager entre les propriétaires des champs voiſins, pour les dédommager amplement du peu de terre qu’on leur aura priſe pour le comblement.

LE moyen que j’ai propoſé, il y a trois ans, dans un premier Mémoire sur les cauſes de l’inſalubrité des Étangs, me paroît être le ſeul qui puiſſe détruire les effets pernicieux des exhalaiſons des foſſés ; & M. le Curé de Pérols, qui en a fait combler quelques-uns, paroît l’avoir confirmé par l’expérience : ce ſont aujourd’hui les ſeuls endroits où il n’y ait aucune exhalaison ſenſible[1].

LES ſaignées que M. le Curé de Pérols a fait faire

  1. Le comblement des foſſés avoit déjà été propoſé par M. Danyzy le père, & il le regardoit comme indiſpenſable.