Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/109

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blie entre eux pour le règlement de certains détails matériels relatifs à l’hôtel particulier du ministre. Champagny prie Chaptal de prolonger, autant qu’il lui conviendra, son séjour dans cet hôtel, que, dit-il, « je ne suis pas pressé d’habiter ». Il ajoute : « Lorsque je serai auprès de vous, je vous demanderai des avis plus importants et plus nécessaires. Mon extrême confiance en vous me permet d’espérer que vous ne me refuserez aucun des renseignements propres à me faciliter la tâche effrayante de vous succéder. »

L’ère nouvelle qui allait commencer rendait effrayante, en effet, la tâche du ministre de l’intérieur, avec toutes ses attributions de cette époque ; mais ce qui était effrayant, ce n’était plus tant l’étendue de l’œuvre à accomplir, puisque la réorganisation administrative du pays était presque achevée ; — c’était la dépense progressive des forces nationales dont les ministres de Napoléon allaient devenir les instruments.

Malgré son attachement profond à l’Empereur, dont on retrouve la trace presque à chaque page de ses Souvenirs, mon arrière-grand-père éprouva donc une satisfaction sincère à se voir soustrait aux responsabilités du régime nouveau. Sa lettre de démission est motivée par le désir de se remettre à ses travaux de chimie et d’économie politique, qui n’avaient cessé de l’absorber jusqu’à l’âge de