Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/146

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j’ai fait des démarches. Je vis heureux à la campagne, et j’y reste. »

Voici ce qu’il dit, huit jours après, au sujet de la politique qu’on faisait à Paris : « Nous avons regardé l’ordonnance du Roi comme l’œuvre de la sagesse, et la vigueur développée contre Chateaubriand en est le corollaire ; on avait gâté ce forcené, dont on faisait un chef de parti ; il est bon qu’on l’ait humilié. Mais que de choses il y a encore à faire pour arriver à cette conduite de modération dont on n’eût jamais dû s’écarter ! Les préfets sont imbus des mêmes principes que Chateaubriand. Ils ont plus d’influence qu’on ne pense ; ils ont remplacé des fonctionnaires publics et des employés très estimables par des fous ou des imbéciles qui leur sont dévoués ; ils travaillent par tous les moyens imaginables à faire tomber les nouveaux choix sur les plus enragés de la Chambre dissoute, et ils y réussiront dans un tiers des départements. Je pense néanmoins que la majorité de la nouvelle fournée sera constitutionnelle, et peu à peu on arrivera à une représentation digne de la nation. »

Le 3 octobre 1817, à propos du scrutin à Paris, il écrit : « Nous avons été désappointés sur le résultat du scrutin. Il en sera en France comme en Angleterre ; les indépendants sont en petit nombre ; la masse se compose des gens qui ont des places et de ceux qui en cherchent ; c’est le ministère qui en