Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/179

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sujet entre lui et le capitaine de sa compagnie. Bonaparte partit à pied pour s’en retourner à Valence. Un orage qui survint l’obligea à se mettre à l’abri sous un arbre. Son capitaine passa, un moment après, dans son cabriolet, seul, et fit semblant de ne pas le reconnaître. Napoléon, parvenu au faîte du pouvoir, ne lui a jamais pardonné ce manque de courtoisie, et lorsque MM. de Montalivet, de Pommereul et autres, lui ont demandé de l’avancement pour cet officier, il s’y est constamment refusé en leur disant que c’était un mauvais cœur. Cette conduite a dû paraître d’autant plus étonnante à ceux qui en ignoraient les motifs, qu’il a recherché et placé avantageusement tous ceux qu’il avait connus à cette époque, tels que MM. de Montalivet, de Pommereul, des Mazis, etc.

Je donnerai ici un exemple assez remarquable du degré de reconnaissance qu’il avait conservé pour les instituteurs de sa jeunesse. Je lui présentai un jour une liste de candidats pour remplir les quatre places d’inspecteurs géné-