Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

devenir. Je propose au premier Consul de le remplacer ; il s’obstine à lui conserver sa place, en m’assurant que je parviendrais à le découvrir.

Enfin, après huit mois de vaines recherches, le premier Consul étant allé visiter la Normandie, où je l’accompagnai, nous nous arrêtâmes deux jours à Dieppe. Un maître de pension vint me présenter ses élèves, et après les compliments d’usage, je lui demandai son nom : il me répondit qu’il s’appelait Domairon. Je m’assurai par des questions que c’était bien là le vrai Domairon. Je lui appris ce que le premier Consul avait fait pour lui, et je le conduisis de suite chez Bonaparte pour le remercier. Le premier Consul l’accueillit à merveille, lui parla beaucoup de Brienne, lui dit de traiter de son institution et de venir à Paris. Comme M. Domairon m’observa qu’il n’avait aucune fortune et qu’il avait contracté quelques dettes pour s’établir à Dieppe, je lui payai les huit mille francs échus de son traitement depuis sa nomination.