Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/246

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de Trèves, qui tous blâmaient son obstination et pensaient qu’il pouvait allier les devoirs sacrés de la religion avec les demandes de l’Empereur ; mais le Pape se montra inflexible. Alors Napoléon se décida à aller négocier lui-même, espérant, par ce moyen, vaincre une obstination qui avait résisté à tous les prélats. Il voit le Pape, le menace d’abdiquer la religion catholique et lui trace le cercle de Popilius pour obtenir une prompte réponse. Le Pape intimidé fait des concessions et signe l’acte fameux qui a été publié dans le temps. L’Empereur revient à Paris, enchanté de sa victoire ; mais le Pape, qui avait eu le temps alors de réfléchir ou plutôt de consulter, lui adressa sa rétractation, et les choses se trouvèrent moins avancées qu’auparavant. Je me souviens des scènes de colère que donna l’Empereur à ce sujet. Il racontait à tout le monde sa conduite avec le Pape. Il accusait en termes vils et injurieux tous les cardinaux qui formaient son conseil. Il publiait les arguments qu’avait employés l’évêque de Nantes pour vaincre l’opiniâtreté