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CHAPITRE V

OPINION DE NAPOLÉON SUR LA RÉVOLUTION.


Napoléon disait souvent que les nations avaient leurs maladies comme les individus, et que leur histoire ne serait pas moins intéressante à décrire que celle des maladies du corps humain. Tout ce qui affecte et contrarie le corps social dans ses besoins, sa croyance, ses goûts, son indépendance, constitue un état de malaise qui s’annonce par des plaintes et se décide par insurrection. « Le peuple français, disait-il, était froissé dans ses plus chers intérêts. La noblesse et le clergé l’humiliaient par leur orgueil et leurs privilèges. Ils le pressuraient par les droits qu’ils s’étaient arrogés sur son travail. Il a langui sous ce poids pendant longtemps, mais enfin il a voulu secouer le joug, et la Révolution a commencé. La chute de la monarchie n’a été qu’une suite des diffi-