Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/325

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« L’ambition, disait un jour l’Empereur, est le principal mobile des hommes. On dépense son mérite tant qu’on espère s’élever ; mais lorsqu’on est arrivé au premier degré, on ne voit plus que le repos. J’ai créé des sénatoreries et des principautés pour laisser quelque chose à ambitionner et maintenir par là les sénateurs et les maréchaux dans ma dépendance. »

« Le génie n’est quelquefois qu’un instinct qui ne se perfectionne pas. Plus souvent, c’est l’art de bien combiner, que l’observation et l’expérience perfectionnent chaque jour. Une bonne idée ne se lie pas toujours à un bon jugement, mais un bon jugement suppose toujours de bonnes idées. »

« On ne peut pas assigner de limite à la fortune. Celui qui peut satisfaire à ses besoins avec trente francs par jour est plus riche que celui qui éprouve une privation avec trois cent mille francs de rente. Souvent, toute la différence des fortunes consiste à pouvoir manger des petits pois quinze jours plus tôt. »