Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/353

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jargon italien, et lorsqu’il s’exprimait en français, on s’apercevait aisément qu’il était étranger. Il ne lisait et ne parlait ni l’anglais ni l’allemand. Il n’avait même appris aucun mot de cette dernière langue, quoiqu’il eût séjourné à plusieurs reprises dans ce pays.

Napoléon s’occupait des petites choses avec le même soin qu’il donnait aux grandes. Il ordonnait et réglait lui-même le cérémonial de sa Cour. Il prescrivait tout ce qui concernait ses voyages jusque dans les moindres détails. Lorsque l’Impératrice voyageait, il lui dressait un itinéraire dont il lui était défendu de s’écarter. Il déterminait le nombre des voitures qui devaient l’accompagner. Il arrêtait leur ordre de marche et le nombre de chevaux qui devaient être attelés à chacune. Il lui dictait les réponses qui devaient être faites à chaque députation, lui désignait le logement qu’elle devait occuper dans chaque ville, la qualité des personnes qu’elle devait admettre à sa table. J’ai vu plusieurs de ces agendas : on aurait quelque peine aujour-