Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/377

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plus faciles ; il voulait ne consacrer les grands ports qu’au radoubage. Il avait commencé des travaux au port de Bouc, pour en faire son port de construction dans la Méditerranée. Il a fait sonder l’embouchure de la Loire, qui ne lui a pas présenté assez de profondeur. Il disait souvent qu’en temps de guerre le pied cube de bois, rendu à Brest par terre, lui coûtait dix francs. Il se rendit à Flessingue, où il ordonna pour huit à dix millions de travaux, soit pour assainir la ville, soit pour agrandir le port. Ainsi fut improvisé le plus bel établissement maritime qu’il y eût en Europe, et qui a coûté plus de quatre cents millions.

L’enthousiasme que Napoléon produisit dans Anvers se concevrait difficilement. La froide réception qu’avait faite ce peuple à Joseph II, il y avait peu d’années, contrastait singulièrement avec l’ivresse qu’avait produite le premier Consul. C’étaient tous les jours de nouvelles fêtes. Aussi Bonaparte accorda-t-il à la ville tout ce qu’elle lui demanda.

De là, nous fûmes à Bruxelles, où il eut un