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établi, les hôpitaux et hospices de Paris sont devenus des modèles d’ordre, de bonne administration et d’économie pour tous les établissements de même nature en Europe. Dans toutes les saisons de l’année, il y a constamment plus de lits que de malades ; chaque lit a une bonne paillasse, un excellent matelas et deux draps propres blanchis à la lessive ; plusieurs hôpitaux possèdent cinq ou six paires de draps pour chaque malade ; l’administration renouvelle tous les lits en les construisant en fer ; la plus grande propreté règne dans les salles ; les bois et les pavés sont frottés et lavés chaque jour ; les murs sont souvent blanchis à la chaux. La nourriture y est excellente ; le pain est de première qualité ; on n’y emploie que du vin du Midi ; la viande est toute de bœuf, et souvent, dans les principaux hôpitaux, on y sert de la bonne volaille.

J’eus à peine formé le Conseil général et arrêté les règlements et les principales améliorations, que je sentis la nécessité de rétablir les Sœurs hospitalières, qui, se dévouant par état aux soins des malades, exercent leurs pénibles fonctions avec une abnégation d’elles-mêmes, une résignation, une intelligence et un courage qui en font la providence consolatrice des malheureux. L’expérience venait de nous prouver, pendant dix ans, que les femmes les plus vertueuses, les plus charitables de la société, qui les avaient remplacées après leur sup-