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mençant par les condamnés qui sont les plus nombreux et qui restent dans les prisons le plus longtemps. On avait déjà choisi dans les départements quinze maisons consacrées à recevoir les condamnés, et on en avait disposé plusieurs à cet usage. Chacune devait contenir entre sept cents et mille prisonniers.

Le travail y était forcé, et l’administration traitait avec des entrepreneurs pour convenir des prix de fabrication et approuver ou rejeter le genre d’industrie qu’on voudrait y introduire.

Les heures de travail étaient fixes, et, sur le produit, on donnait, conformément à la loi, un tiers au prisonnier, qui lui était compté à la fin de la semaine ; un tiers était mis en réserve pour lui être donné à sa sortie de prison ; l’autre tiers appartenait au gouvernement. On doit considérer le travail régulier comme le moyen le plus sûr d’amender les condamnés, de corriger leurs habitudes et de vaincre leur penchant à la paresse, source de presque tous les crimes.

Deux établissements de ce genre que je consacrai à la détention des seuls enfants condamnés, jusqu’à l’âge de dix-huit ans, me présentaient les plus belles espérances ; au lieu de les livrer à la corruption, en leur faisant partager la demeure et la société des vieux criminels endurcis, je croyais les rendre dignes de la société en les formant au