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Le Jardin des Plantes est devenu par l’ensemble et l’étendue de ses collections, ainsi que par la perfection de l’enseignement qu’on y donne sur toutes les parties de l’histoire naturelle, le musée le plus complet de l’Europe.

Mais quelque vaste que fût le local, il s’est trouvé trop petit, et il a fallu l’étendre à mesure que l’histoire naturelle a pris des développements. Il a fallu augmenter les collections de tous les objets qu’on découvrait dans les diverses parties du monde.

J’ai fait pour ce bel établissement tout ce qui a été en mon pouvoir.

Les allées qui servent de promenade publique n’étaient pas praticables les trois quarts de l’année : un terrain gras et pâteux en repoussait les promeneurs. J’ai fait renouveler le sol à deux pieds de profondeur. Le milieu du jardin, qui présentait la même nature de terre que celle des allées latérales, a été défoncé à trois pieds de profondeur et garni de la meilleure terre qu’on ait pu se procurer. On y a pratiqué des bas-fonds en talus pour y planter des arbustes de toutes les espèces ; on a divisé cet espace immense en carrés qu’on a entourés de grilles. Aujourd’hui ces carrés bien plantés portent mon nom.

La collection de minéralogie était incomplète, surtout sous le rapport des minerais d’or, d’argent et de mercure : je saisis avec empressement une