Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/123

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chère, elle balance avec avantage l’imperfection des moyens par lesquels on l’exécute. »

Le résultat de toutes les exploitations agricoles et industrielles réunies sur la terre de Chanteloup avait été d’en élever le revenu de 14,000 à 60,000 francs. Ce chiffre a été presque atteint sous l’Empire. Il a été dépassé depuis. C’était un grand exemple donné aux agriculteurs de ce temps. Ils y virent la preuve, nouvelle pour eux, qu’un savant ou un inventeur, devenu agronome, peut faire de bonnes affaires, tout en appliquant ses théories. Celles de Chaptal, il est vrai, avaient un caractère pratique qui se distinguait aisément. En outre, ce savant était un agriculteur de race. Il descendait d’une longue lignée de cultivateurs, et l’instinct héréditaire le guidait aussi sûrement que la science acquise par la suite.

Les problèmes agricoles ont toujours exercé sur son esprit un attrait invincible. Son attention a paru se porter plus particulièrement vers le développement de l’industrie ; mais l’amour de la terre a gravé sur son âme une empreinte plus profonde. Tandis qu’il assistait, de ses propres yeux, à l’épanouissement de notre richesse manufacturière, l’agriculture, plus négligée, lui inspirait des sentiments de pitié. Il n’a été heureux que le jour où il a pu, en publiant sa Chimie appliquée à l’agriculture, éclairer la population rurale sur ses véri-