Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/182

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Cet accueil fait par le premier Consul à l’un de ses anciens maîtres à Brienne ne me laissa aucun doute sur celui qui était réservé à M. Lebreton, ancien recteur de l’école de Brienne, et dans le moment directeur de celle des arts et métiers à Compiègne. Nous y arrivâmes le lendemain. En descendant de voiture, nous trouvâmes M. Lebreton à la porte du palais, et ses élèves disposés sur trois rangs dans toute la longueur de la cour. Le premier Consul écouta avec une impatience marquée la harangue du directeur, traversa, sans s’arrêter, la cour et monta dans son appartement, où je le suivis : « Je ne veux pas que Lebreton reste ici, dit-il brusquement. — Je n’ai qu’à me louer de son administration, lui répondis-je ; il me serait difficile de le remplacer par un homme plus zélé, plus probe, plus économe et plus ferme. — Tout cela peut être vrai, répliqua le premier Consul, mais je ne veux pas qu’il reste ; il est trop dur. » Je lui proposai alors de le nommer proviseur du lycée à Reims. « Oui, dit-il, il sera mieux là. »