Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/251

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part. J’y suis monté comme le dernier espoir de la nation.

« À peine assis, j’ai vu les prétentions se ranimer. Moreau, Bernadotte, Masséna ne me pardonnaient plus mes succès. J’ai dû, non les craindre, mais les soumettre, et mon plan de conduite vis-à-vis d’eux a été bientôt arrêté.

« Ils ont essayé plusieurs fois ou de me culbuter ou de partager avec moi. Comme le partage était moins aventureux, douze généraux ourdirent un plan pour diviser la France en douze provinces. On me laissait généreusement pour mon lot Paris et la banlieue. Le traité fut signé à Ruel. Masséna fut nommé pour me l’apporter. Il s’y refusa, en disant qu’il ne sortirait des Tuileries que pour être fusillé par ma garde. Celui-là me connaissait bien. Pichegru et Moreau viennent conspirer dans Paris. On connaît le résultat de leurs intrigues. Ma position n’était pas ordinaire, il ne fallait pas que ma conduite le fût.

« La crainte et l’espoir de fortune et de