Page:Charavay - A. de Vigny et Charles Baudelaire, 1879.djvu/34

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IO hôtesses obligées de toutes les anthologies. Cet académicien va remplir dans ce récit un rôle si considérable, et, d’autre part, il est si oublié de la génération présente, que je juge utile d’esquisser rapidement sa biographie : Pierre-Marie-Jeanne-Thérèse-Alexandre Gui- raud, né à Limoux (Aude) le 24 décembre 1788, fils d’un riche fabricant de draps, étudia le droit à la faculté de Toulouse. Il revint diriger les manufactures paternelles : ces soins industriels ne l’empêchèrent pas de cultiver les lettres et d’obtenir des couronnes poétiques à l’Académie des jeux floraux. Dès lors la carrière de Guiraud fut décidée ; le jeune poète abandonna ses ma- nufactures et vint à Paris en 1813. Là il composa trois tragédies, Frédégonde et Bru- nehaut, Myrrha et Pelage, qui ne furent jamais représentées. C’est en 1822 qu’il aborda pour la première fois la scène de l’Odéon, avec sesMachabées,tragédie en cinq actes et en vers. Guiraud, esprit religieux, royaliste convaincu, s’était proposé de défendre dans ses pièces