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Page:Charbonneau - Aucune créature, 1961.djvu/148

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Mayron et peut-être encore à ce moment, en dépit des apparences…


Tout arrivait en même temps. À peine Georges s’était-il remis du choc causé par le départ de sa secrétaire que Sylvie, à son tour, passait dans le camp ennemi. Ne venait-il pas de l’apercevoir, perchée sur la sellette arrière de la moto de Mayron, se cramponnant à celui-ci, en plein jour, dans cette rue Stanley, où elle ne mettait plus les pieds, disait-elle. Elle n’avait rien de frêle alors ! Le vent se jouait dans ses cheveux libres et elle riait à pleines dents.

Georges découvrait à l’improviste un visage jusque là caché de la jeune femme, le visage qu’elle avait loin de lui dans cet impénétrable univers où il se défendait de la suivre, même en pensée, et dont il redoutait de l’entendre parler.

La moto avait disparu. La scène s’était déroulée avec une telle rapidité, Georges avait été si ému de reconnaître Sylvie qu’il aurait pu se croire le jouet d’un hallucination. Pen-