Page:Charbonneau - Aucune créature, 1961.djvu/157

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Dans son cœur, l’écrivain ressentait le contre-coup des longs jours d’indécision et d’attente qui avaient suivi la découverte du rôle qu’on lui faisait jouer. Il était las de la mesquinerie de certains obligés, de la trahison d’anciens amis. Il n’avait pas su s’habituer à l’arrogance des partisans de Mayron, ni aux manœuvres effrontées de ceux qui s’étaient vendus à lui corps et âme.


La nouvelle de sa démission jeta la consternation dans le groupe Mayron. Celui-ci croyait l’avoir intimidé ; il était certain de l’avoir à sa merci. Et voilà que tout volait en éclats.

Mayron accourut au journal. Il voulait entendre les griefs de Georges Hautecroix, se faisait fort de tout « arranger ». Jamais, disait-il, le parti ne s’était à ce point approché du pouvoir ; il le sentait à portée de la main. Rien, ni personne ne pouvait désormais l’empêcher de le prendre. Enfin, le mythe séculaire du libérateur allait se réaliser.