Page:Charbonneau - Aucune créature, 1961.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

enviait ces plaisirs. Elle avait voulu les suivre et en avait rapporté une impression d’accablement. « Si tu avais autant de patience avec les humains », avait-elle dit à Georges.


En rentrant, ce soir-là, Georges se rappela que Jean devait recevoir ses amis à huit heures. « Par exception », avait-il dit. Il eut un mouvement d’humeur en pensant à la suggestion de M. Hautecroix au sujet de Mayron et du petit groupe des amis de son fils. Que son avenir politique pût, de quelque façon, dépendre de jeunes gens que Jean réunissait depuis quelques années dans sa maison, le choquait comme une incongruité. Le pays vivait des heures difficiles, Georges ne l’ignorait pas. Et le parti ne pouvait négliger aucun appui, certes ! Mais comment ces jeunes gens pouvaient-ils exercer, sur une question aussi importante que le choix du successeur de Carrel, une influence prépondérante ? L’écrivain, déjà abattu par la lettre de Lucien Guilloux se promit de poser la question à Carrel, le samedi suivant.