Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/158

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ques dont il perdait la direction à la première élection.

On aurait pu, à l’aide de son journal, suivre tous les mouvements de cet homme depuis l’âge de seize ans. Sans instruction, il accordait à tout ce qu’il pouvait écrire une importance extraordinaire. On ne le voyait jamais sans calepin. Il notait les conversations, les discours, les racontars et en général tout ce qui traversait son esprit. Il avait couvert des tonnes de papier. Le calepin terminé était enveloppé d’une couverture noire, étiqueté, catalogué et rangé dans une armoire dont il fermait religieusement la porte à double tour.

Selon Vaillant, il ne se produirait aucun trouble. Les esprits n’étaient pas préparés. À Fontile, à part une poignée d’énergumènes, la population ne souhaitait aucun changement. On côtoyait les Pollender, les Berthomieu dans la rue, à pied le plus souvent, moins bien vêtus que certains de leurs employés. Aucune femme de fonctionnaire n’aurait troqué ses parures pour celles de madame Berthomieu et les chapeaux de ma