Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/186

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je ne vivais pas. Je fis vœu si elle était sauvée de vivre désormais pour elle.

Dans la maison des Aquinault, Astries et sa sœur hésitaient à appeler la force publique à la rescousse. Que pourrait une poignée d’hommes contre la populace déchaînée ? Ils osaient à peine respirer. Armande seule gardait son sang-froid. Mais elle avait peur.

Dehors, les cris redoublaient. Un jeune avocat, de ceux qui étaient dans la faveur du gouvernement, monta sur la galerie et fit signe qu’il voulait parler. Mais il ne put dominer le tumulte. Son intervention ne fit qu’envenimer les esprits. Des projectiles volèrent suivis de l’éclat d’une vitre brisée. Astries, en tremblant, venait d’appeler la police.

À ce moment, j’arrivais à la Sûreté avec Vaillant. Le directeur faisait des recommandations à ses hommes qui se servaient pour la première fois des bombes lacrymogènes. Vaillant lui exposa ce que nous avions fait.

— Pourvu que nous arrivions à temps, dit-il.

Rue Davies, la foule s’écarta devant la voiture