Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/35

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ou le long du petit chemin de fer qui ceinturait la propriété de ma tante.

Une épidémie de scarlatine sévissait alors dans la ville. En dépit des défenses, une de nos domestiques alla secrètement visiter sa mère dans une maison en quarantaine. Quelque temps après, je tombais malade. Aux premières questions du médecin, elle disparut comme une criminelle, sans prendre ses effets. On trouva dans sa valise une lettre dans laquelle sa mère se plaignait d’être délaissée et suppliait sa fille de venir la voir. Je n’entendis plus jamais parler d’elle.


Pour ma première sortie, je me rendis à la gare en voiture à la rencontre de la nouvelle bonne, Thérèse, qui nous avait été recommandée par des amis de mon père, et qui venait de la ville. Le train était déjà en gare à notre arrivée.

Thérèse était venue avec une grosse malle à couvercle bombé sur laquelle elle veillait en nous attendant. De taille élancée, elle était vêtue d’un costume flamboyant. Un immense couvre-chef, comme un nimbe emprunté au plus gros