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Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/90

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— C’est impoli des gens instruits, n’est-ce pas François ?

— Je me suis laissé dire que c’est inhumain.


— Ce pauvre Loignon, me dit François quand il eut entendu retomber la porte derrière le commissionnaire, il ne sait jamais s’arrêter.

— Je le trouve bien amusant.

— Oui, mais à certaines heures je voudrais bien pouvoir m’en débarrasser.

— N’avez-vous donc aucun parent ? lui demandai-je.

— Ma mère vit encore et j’ai deux sœurs.

— Vous êtes heureux, vous Bonneville, d’avoir des sœurs. Il me semble qu’auprès d’une sœur ma vie eût été différente.

— Et moi, j’envie votre sort. J’ai quitté ma famille parce que je ne m’entendais pas avec mon père. Vous ne pouvez imaginer l’enfer que j’ai traversé. J’ai appris le décès de celui-ci plusieurs jours après l’enterrement. J’avais été expulsé de ma chambre, que je ne pouvais plus payer, et j’errais toute la nuit dans les rues, dor-