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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/227

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ET LES JOURS

Prenons l’inspecteur. Qui est-il ? Un bon détective ? Non, le fils du président de la Commission de police. Où a-t-il acquis son expérience ? Dans sa chambre, par correspondance. Mais il est inspecteur. Il est arrivé un matin et il était inspecteur. Il l’est depuis. C’est son premier cas important. Il va faire de la bouillie. Gare au premier suspect qui lui tombera dans les mains.

Le directeur de la sûreté était une créature de Nachand. Comme il n’avait aucune compétence, on avait adjoint un ancien policier de métier, dévoué au parti. Mais celui-ci, comme on a pu le voir par sa conversation avec Pierre Massénac, ne semblait pas un homme à se fouler la rate dans l’exercice de son métier.

Le directeur en titre de la sûreté avait un laboratoire d’empreintes où il passait ses journées, assumant les responsabilités sans en avoir connaissance. Quand il s’inquiétait du travail de la Sûreté, on l’assurait qu’un expert de son importance rendait d’insignes services dans le laboratoire. On lui faisait signer tout ce qu’on voulait et il était assommé de détails fastidieux sur les affaires insignifiantes que ses adjoints compliquaient à dessein.