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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/229

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ET LES JOURS

que ce complice était l’indicateur de police qui avait, pour aider son chef, machiné le coup, promis l’impunité à ses voleurs puis les avait dénoncés après avoir mis le butin en sûreté. Le scandale ne connut plus de borne. Et la Couronne eût toutes les peines à empêcher la preuve contre la police.

Cette mauvaise publicité, s’ajoutant à la méfiance et à l’insubordination de ses hommes, avait brisé les derniers ressorts du faux-chef. Il eut désormais le complexe de l’échec. Le criminel ne fut plus pour lui un ennemi personnel, mais une source d’embêtements et de tracas, une occasion de critiques pour lui et son service.

Il interrogea Pierre Massénac sur la disparition de son compagnon.

— Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

— Dans la nuit de l’incendie.

— Où ?

— À l’hôtel du Chemin de fer. J’avais bu. Quand je suis revenu à moi, j’étais dans une ruelle et j’avais un fort mal de tête.

— Et Lancinet ?

— Il n’était pas avec moi. Je ne l’ai pas revu.

— Votre père adoptif avait-il des ennemis ?